Stéphane Olivier
(1964, Tournai, Belgique)
Après des humanités artistiques à Saint-Luc à Bruxelles, Stéphane Olivier étudie la Communication visuelle à l'ENSAV à La Cambre dans l'atelier de Luc Van Malderen. Il travaille ensuite pendant une vingtaine d'années comme graphiste indépendant. Durant ces deux décennies, il ne cesse de peindre et de dessiner.
En 1998, il part s'installer avec sa famille à Madrid et y exerce son activité de graphiste. Durant cette période, il peint sans relâche, inspiré par la lumière madrilène et les parcs. Il s'inspire aussi des chefs-d'œuvre qu'il va voir et revoir dans les riches musées de la capitale espagnole.
En 2013, de retour en Belgique, il décide de se consacrer entièrement à la peinture. Il s'installe dans une maison vide à Alsemberg prêtée par un ami et se plonge dans la pratique. Il peint à l'huile pour les petits formats, à l'acrylique pour les grandes toiles. Dessine à la Pierre noire. Plus de cent grandes toiles seront réalisées cette année-là.
Aujourd'hui, dans son atelier de Saint-Gilles, il peint presque quotidiennement. Son énergie balance entre le potager partagé à Uccle, rincé de couleurs durant les beaux jours, la cuisine où atterrissent les légumes cultivés, et l'atelier, là où, dans l'espace rectiligne du bâtiment, se concoctent d'autres mélanges, d'autres saveurs.
Il est inspiré par Pierre Bonnard, Per Kirkeby, Albert Marquet, Peter Doig...
L'œuvre
Sur d'immenses papiers, le geste répété de la Pierre noire a créé un entrelacs de lignes, hachures, traces. Une écriture abstraite, chantante, vive et généreuse. Un paysage se forme, un horizon sans motifs et pourtant dense et habité.
Sur de petites toiles, Stéphane Olivier peint des paysages : vues du canal, places, la nuit, illuminées par les réverbères. Ici aussi, le geste est vif. Saisir ce que l'œil a vu, l'instant plein de beauté d'un reflet sur l'eau, du mouvement d'une branche, d'une construction qui structure l'espace de ses formes rectilignes.
Ces paysages urbains, non urbains, des sites abandonnés, des ruines naissent à partir d'une photo prise ou trouvée. Des vues attrapées durant son trajet de la maison vers l'atelier, ainsi le jeu des éclairages publics que la place Brugmann. « Je ne recopie pas la photo, je la réinvente. », explique Stéphane Olivier.
→ Peintures : Landscapes 2008-2014
Sur de très grands formats directement punaisés au mur, encore des vues extérieures : l'ombre d'un pont coupe la toile en deux, rendant le haut de celle-ci abstrait. Dessous, se déploie le geste chantant : les herbes, l'eau du Canal, la ligne qu'il trace, la lumière.
On retrouve l'écriture automatique des dessins sur d'autres grands formats, sur lesquels l'artiste déploie un monde de couleurs, formant ensemble ce qu'il nomme des abysses. « Tu ne vois rien qui ne soit identifiable, mais au final, tu aperçois un monde à la fois minéral, végétal et aquatique, où la couleur est le vrai motif du tableau. », dit-il.
→ Dessins
Ces différentes pratiques peuvent sembler n'avoir aucun rapport entre elles. Et pourtant elles sont toutes nécessaires à Stéphane Olivier. Elles font toutes partie d'une même recherche sur le pouvoir d'une œuvre. « Je recherche l'étonnement, dit-il, à partir de quand suis-je étonné ? Comment faire en sorte qu'un tableau me raconte chaque fois une nouvelle histoire ? », explique-t-il.
Ces différentes modes sont, chacun, partis d'une recherche pour structurer l'espace de la toile ou du papier. Car l'œuvre advient dans le cadre de cette toile ou de ce papier. Par un geste automatique, par une ligne d'horizon ou par des motifs reconnaissables, le support se remplit, se met à vivre, à raconter quelque chose. C'est le lieu de mille possibilités, d'un ensemble de choix, en noir et blanc ou en couleur, qui, mis ensemble, se mettent à vibrer, à transmettre, à faire une peinture. C'est ainsi qu'advient une œuvre, par cette quête enthousiasmante, qui jamais ne finit.
« Je n'ai jamais arrêté de peindre, à tous moments. » Fou de cuisine, il dit que la peinture rejoint cette première passion sur bien des points : mélanges, saveurs, contrastes, matières, recettes. « Mais en peinture, tu n'appliques pas de recettes ! poursuit-il. Je ne veux pas être prisonnier d'une image, d'un style, d'un sujet. Dans la peinture, on est libre, personne ne vous attend. Ne pas être attendu, c'est une infinie liberté ! »
Comment avancer dans cette quête ? « Travailler, c'est cela qui compte, ce sont les toiles elles-mêmes, conçues patiemment les unes après les autres, qui conduisent à de nouveaux projets, de nouvelles pistes, d'autres territoires. Faire et ne jamais être là où je voulais être. C'est passionnant. Parfois je reprends un thème ou une idée, parce que je me rends compte que ça a ouvert une voie et que je dois y aller pour la développer, voir ce que je peux en faire. », dit-il encore.
Il y a, dans l'ensemble du travail de Stéphane Olivier, un aspect protéiforme, multiple, inquiet, c'est une histoire de transmutation sur la toile des perceptions visuelles, de lentes décantations du regard, de rencontres, d'étonnements, et de ce quelque chose de singulier qui pousse ce peintre solitaire à cultiver la marge et la discrétion afin de vivre pleinement et sereinement son travail de création.
Expositions et participations
Lauréat du Prix artistique de la Ville de Tournai : 2020-2024
Premier prix du 31e Prix artistique de la Ville d'Antoing : 2019
Bruno et Laurence Wouters, Tournai : 2018, 2020, 2023
Galerie 360°, Braine-l'Alleud : 2018
Maison des Arts d'Uccle : 2016-2023
Galerie Artitude, Bruxelles : 2015-2017
Unesco ArtCamp Andorra : 2012
Ferme Holleken, Linkebeek : 2008
AP Frame (Bruxelles) : 2007, 2008, 2009
Art Truc Troc & Design, Bruxelles : 2007
Galería Iris, Madrid : 2005, 2006
Galería Toison (expo collective), Madrid : 2001, 2002, 2005
Cerix : 1993, 1994, 1996
Générale de Banque Nations : 1991
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